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Anorexie : «la bouffe, c’est l’arbre qui cache la forêt»

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Événementsdossier
A Montpellier, Fanny, anorexique depuis des années, apprend à aimer son corps grâce à la photographie. Rencontre.
Une patiente anorexique se repose dans sa chambre. (Photo Joël Saguet. AFP)
par Julia Baron, étudiante en journalisme à Montpellier 1
publié le 8 novembre 2013 à 9h54

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L’espace culturel de l’hôpital la Colombière à Montpellier expose les autoportraits de quatre jeunes filles souffrant de troubles du comportement alimentaire. L’une d’elle, Fanny, se raconte.

Certes, elle est mince. Grande aussi. Mais c’est d’abord son grand sourire qui surgit. Fanny a 26 ans. Elle en avait 18 quand elle a commencé à développer des troubles du comportement alimentaire (TCA). Les phases se sont enchaînées : anorexie avec perte de 15 kilos en deux mois, puis boulimie en alternant gavage et jeûne… De mai à septembre 2012, elle est internée à la clinique Stella de Montpellier.

Son téléphone portable lui est retiré. Il faut la couper de son entourage pour pouvoir prendre du recul sur elle-même. Le premier ennemi à abattre est la nourriture. Les patientes atteintes de TCA l'utilisent comme moyen d'expression : elles enfouissent un profond mal-être derrière les aliments. «La bouffe, c'est l'arbre qui cache la forêt. Ca aurait très bien pu être la drogue ou l'alcool», confie Fanny.

Elle doit donc réapprendre à manger. Le premier plateau servi à l’hôpital a été vécu comme une offense. Elle ne pouvait pas contrôler les calories ni les quantités… Et devait faire confiance au personnel de l’h