Le «connais-toi toi-même» de Socrate a désormais une traduction scientifique : l'analyse génétique. Mais la France n'y adhère qu'à reculons. L'article 226-28 du Code civil indique : «Le fait de rechercher l'identification par ses empreintes génétiques d'une personne (...) à des fins qui ne seraient ni médicales ni scientifiques ou en dehors d'une mesure d'enquête ou d'instruction (…) est puni d'un an d'emprisonnement ou de 1500 euros d'amende.»
Hors de ce cadre, impossible pour un individu lambda d’avoir accès à une analyse de son propre ADN. À moins de choisir l’illégalité et de faire appel à une société étrangère, via internet. Selon la généticienne Catherine Bourgain, auteure de l’ouvrage
ADN Superstar ou Superflic
(Seuil, 2013) et intervenante au
, cette restriction française est avant tout culturelle : «
Cette décision a été prise pour qu’on puisse protéger l’intérêt des patients et leurs droits fondamentaux.
» Les rapports entre un pays, sa culture et sa vision des progrès scientifiques jouent toujours un rôle considérable : elle note par exemple que «
le diagnostic prénatal est beaucoup moins développé en Allemagne qu’en France parce qu’il y a eu le IIIe Reich et des politiques eugénistes très fortes.
»
Enjeux commerciaux
Alors que le Canada, certains états des Etats-Unis et une majorité de pays européens (Belgique, Italie, Norvège, Danemark…) y ont déjà recours, peut-on parler d'un retard français ? Pas sûr, même si des voix se sont élevées pour aboutir à un