Pour une centaine de dollars, des sociétés privées proposent sur internet d’analyser vos gènes. Une pratique interdite en France. Aux Etats-Unis, ces sociétés offrent la possibilité de dépister les maladies génétiques par un prélèvement d’ADN. Mais Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de la biomédecine, met en garde sur les dangers de ces pratiques.
«Ces tests peuvent induire en erreur ceux qui les pratiquent. Le client d'un test génétique en ligne peut être rassuré à tort car ces tests ne concernent que les maladies fréquentes, celles qui font peur. Prenons l'exemple du cancer du sein. Il peut être causé par une anomalie génétique. Mais si on n'est pas porteur de cette anomalie, cela ne signifie pas qu'on ne risque pas un cancer du sein. La personne qui pense ne pas être malade peut alors négliger son hygiène alimentaire par exemple.»
A l'inverse, ces tests peuvent aussi inquiéter à tort : «Ce n'est pas parce qu'on est porteur d'une mutation génétique pour le diabète qu'on est sûr de l'avoir. De plus, ces résultats ne sont pas accompagnés d'une prise en charge médicale. Sans l'analyse d'un expert, un test ne veut donc pas dire grand-chose pour le client.»
Enfin, la directrice de l'Agence de la biomédecine déplore les effets négatifs sur la recherche génétique elle-même de ces tests en ligne. Selon elle, «on a besoin de la génétique. Et pour maintenir la confiance dans l'ADN, il faut impérativement encadrer les tests des sociétés privées.