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«L’effet des Beatles sur le cerveau va de l’euphorie à l’orgasme»

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Pierre Lemarquis, neurologue et fan des Beatles, explique l’impact de la musique des Fab Four sur notre cerveau.
Le catalogue des Beatles a fait son apparition mardi sur la boutique en ligne iTunes d'Apple, au terme "d'un long chemin tortueux" de négociations avec la maison de disques du groupe phare de la pop anglaise, quarante ans après la séparation des "Fab Four". (Photo AFP)
par Simon Challier, étudiant en journalisme à Montpellier1
publié le 9 novembre 2013 à 17h43
Comment la musique des Beatles agit sur le cerveau ?

Il ne faut pas oublier que tout est double dans le cerveau. On a un cerveau archaïque, qui va réagir à un son avant de l’entendre : c’est la route du bas, de l’instinct, des émotions. La route du haut, c’est la rationalité. Les Beatles utilisent ces deux parties. Les mélodies de McCartney ont un impact sécurisant et les textes de Lennon éveillent nos sens. L’effet produit sur le cerveau va de l’euphorie à l’orgasme, c’est une sorte de bonheur absolu.

Pourquoi certaines musiques ont un effet thérapeutique ?

Cela fonctionne quand on se souvient d'une musique et qu'on l'associe à une sensation agréable. Mozart intègre dans ses musiques des berceuses maternelles universelles et rassurantes. Une berceuse est répétitive, c'est donc plus facile de s'en souvenir. Les Beatles ont eux aussi des mélodies très cycliques qui favorisent leur mémorisation comme par exemple Yellow Submarine. Ils ont également apporté une forme de liberté par leurs textes que les gens associent à quelque chose d'agréable. Ce qu'il y a d'amusant, c'est que les Beatles ont apporté beaucoup pour la recherche en neurologie : leur maison de disques EMI a financé le premier scanner cérébral grâce à l'argent gagné par le groupe.

Peut-on soigner Alzheimer avec les Beatles ?

La musique, d’une manière générale, marche très bien pour les malades d’Alzheimer. On s’est aperçu que des personnes atteintes de cette pathologie se rappelaient des mélodies de certains morceaux. C’est le cas avec Mozart, écouté par un grand nombre de personnes dès leur plus jeune âge. Mais personne n’est encore assez vieux pour avoir été