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Forum de Montpellier

«J’ai toujours su que j’étais une fille, pas un garçon»

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L' Allemagne a voté une loi qui reconnaît un troisième genre pour les enfants intersexués. Olivia Chaumont, architecte et transsexuelle, revient sur cette actualité.
Olivia Chaumont au Forum de Montpellier (Photo Valentin Vié)
par Iris Conte et Wally Bordas, étudiants en journalisme à Montpellier 1
publié le 9 novembre 2013 à 19h22
Faut-il laisser les enfants choisir leur genre ?

Je ne sais pas d’où ça vient, mais on le sait très tôt, moi j’ai toujours su que j’étais une petite fille et pas un garçon. Et je crois que plus c’est pris en charge tôt, mieux c’est. Mais il y a aussi des prises de conscience qui ne débouchent sur rien : faire une transition, c’est un engagement très fort, ça peut faire peur.

Que pensez-vous de la naissance d’un troisième genre ?

Je le conçois dans le cas des «intersexes», ou pour un gosse qui dit très jeune, et de manière répétée : «je suis une fille», «je suis un garçon», alors qu’ils ne sont pas du sexe en question. Ils ont besoin qu’on leur reconnaisse une identité. Là où je m’éloigne de cette idée du troisième genre, c’est pour les queers. Je ne vais pas me faire des copines en disant cela mais bon… Elles ont un combat à l’opposé du nôtre. Nous, nous revendiquons une identité. Avoir des papiers après une transformation, c’est une urgence, un combat. Après, chacun vit sa sexualité comme il veut, en harmonie avec sa nouvelle identité, c’est plus notre problème ! En revanche, les queers revendiquent le droit de ne pas savoir à quel genre elles appartiennent, mais au fond elles le savent très bien. Elles viennent à nos manifestations, mais n’ont pas les mêmes combats. D’ailleurs, j’ai une amie qui a trouvé cette phrase que je trouve très belle : «Mon corps n’est pas ton champ de bataille».

Où en est le débat politique français sur la transexualité ?

Déjà, il faut arrêter de traiter la transsexualité par la psychiatrie et par les médicaments. Mais gloablement, notre société avance réellement vis-à-vis de ces sujets. Ce sont les politiques