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Putain de métier

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Le projet de loi visant à pénaliser les clients des prostituées sera débattu fin novembre au Parlement. Chez les politiques comme chez les féministes, la prostitution est d’abord clivante sur le plan philosophique.
Abolitionnistes et réglementaristes s'affrontent sur la question de la prostitution. (Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP)
par Ludivine Bénard, étudiante en journalisme à Montpellier 1
publié le 9 novembre 2013 à 7h57

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Alors que le débat sur la prostitution se retrouve de nouveau au cœur de l’actualité, deux courants s’affrontent chez les féministes. Les abolitionnistes dénoncent le «système prostitueur». Les réglementaristes sont, eux, partisans d’une dépénalisation totale et d’une législation plus protectrice. Violences infligées aux femmes contre liberté de disposer de son corps : les arguments s’entrechoquent.

Depuis l'interdiction des maisons closes en 1946, la France s'ancre dans une tradition abolitionniste, dont témoigne le futur projet de loi visant à pénaliser les clients. «Utopie !», disent certains, Marcela Iacub en tête. L'auteure de Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle ? (Flammarion, 2003) est une figure de proue du mouvement réglementariste qui pose la liberté de disposer de son corps comme principe inviolable. David Courbet, journaliste et auteur de Féminismes et pornographie (Broché, 2012) explique : «ces personnes se réclament d'un courant féministe que l'on appelle «pro-sexe». Elles partent de l'idée que leur corps leur appartient et qu'elles sont entièrement libres d'en faire ce qu'elles veulent.» Libres donc de le vendre sexuellement. «