
Que faut-il faire pour que le chômage recule durablement ? Quelque chose, mais quoi ? Au troisième trimestre 1993, il y a tout juste vingt ans, la barre des 10% de chômeurs était franchie pour la première fois et, depuis, la part de la population active à la recherche d’un emploi oscille autour des 8% et se tient depuis un an au-dessus des 10%. Et pour demain, ou pour après-demain, les économistes s’accordent sur une augmentation de ce chiffre. Même une reprise de la croissance en 2014 n’amènerait pas la baisse attendue.
De quoi désespérer ? Oui, des mesures, des politiques mises en œuvre. Florilège de la volonté affichée, à droite comme à gauche, de faire reculer le bataillon des sans-emploi, «sans-culottes» des temps modernes. Le chômage comme problème politique naît en 1958, en même temps que la Ve République, quand le général de Gaulle annonce la mise en place «par coopération entre le patronat et les syndicats, [d']un fonds national destiné au maintien de l'emploi et assurant aux travailleurs, qui tomberaient en chômage, un supplément portant l'allocation aux environs du salaire minimum». A l'époque, la question reste périphérique et l'administration peine à recenser 2% de la population active en quête d'emploi.
Les paroles s’empilent, les chiffres montent
Ensuite, l'homo politicus s'engage à faire reculer le mal et constate qu'il avance inexorablement. Jacques Chirac, secrétaire d'Etat à l'emploi, déclare en 1967 : «il y a actuellement, inscrits dans les bureaux de main-d'œuvre, 174 000 demandeurs d'em