> Percy Kemp participera au Forum «Libé» de Rennes consacré à «2030», qui se déroulera les 11 et 12 avril prochains.
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Formes sociétales et innovations guerrières entretenant des rapports étroits, que nous apprennent nos techniques de guerre sur le devenir de notre civilisation et les conflits à venir ? Pour tenter d’y répondre, je partirai du mot «cybernétique» (qui a donné «cyber-guerre») et de celui de «drone».
La cybernétique (du grec «kubernêtikê» signifiant l’art de gouverner) est une science des systèmes complexes. S’intéressant moins aux composantes d’un système qu’à leurs interactions, elle tient pour vrai non ce qui peut être prouvé mais ce qui est pertinent avec l’ensemble par-delà toute subjectivité. Fille du glissement de la pensée scientifique vers la pensée systémique, elle a permis à la notion de menace de supplanter celle d’ennemi qui avait marqué les civilisations antérieures, pré-informatiques.
Alors que la Renaissance avait fait de l’individu un être unique, irremplaçable quoique dispensable, notre civilisation informatique en fait un élément indispensable du système, mais un élément qui n’en est pas moins remplaçable. Il en résulte un basculement, par ablation de la spécificité individuelle et éjection de l’individu du centre de l’univers, qui explique que la cyber-guerre s’intéresse moins à des individus en particulier qu’au comportement d’individus au départ indifférenciés, ainsi qu’à leurs interactions.
«We don't need you !»
Quant à «drone», il nous vient de l'anglais et renvoie