> Jacques Arnould participera au Forum «Libé» de Rennes consacré à «2030», qui se déroulera les 11 et 12 avril prochains. Programme et réservations ici
Lorsqu’au début du XVIIe siècle, Galilée eut l’idée de pointer une lunette vers le ciel et posa les bases de l’astronomie moderne, Kepler comprit qu’une nouvelle ère allait s’ouvrir, celle de la navigation spatiale. «
Créons des vaisseaux et des voiles adaptés à l’éther
céleste», écrit-il en 1610,
«et il y aura des gens à foison pour braver les espaces vides.
» Il fallut trois siècles pour que les fondements de l’astronautique soient posés et encore cinquante ans pour qu’une fusée rejoigne l’espace avant que, le 12 avril 1961, Youri Gagarine, le premier d’entre nous, franchisse la frontière de l’atmosphère et se rapproche des étoiles, certes bien modestement. L’un des rêves les plus anciens de l’humanité était devenu réalité.
Ne croyons pas que, pour en arriver là, les seuls obstacles à franchir furent techniques. L’un des principaux se trouvait dans la conception du monde la plus communément admise par la culture occidentale jusqu’à l’aube des temps modernes. A l’en croire, le cosmos, cette belle totalité ordonnée professée par la tradition philosophique grecque, est trop parfait pour être accessible aux humains, eux qui vivent sur une terre vile et laide, marquée par la dégénérescence et la mort. Seuls, parmi eux, les plus inspirés,