Menu
Libération
Les Jeudis de la santé

Vaccins : pourquoi une telle défiance ?

Article réservé aux abonnés
L'épidémiologiste Alfred Spira revient sur les polémiques liées à la vaccination, à l'occasion du deuxième «Jeudi de la santé» organisé par «Libération».
Une personne se fait vacciner contre la grippe en France (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
par Alfred SPIRA
publié le 8 avril 2014 à 9h48

> Cette tribune est publiée dans le cadre des «Jeudis de la Santé», une série de débats sur la santé publique organisée par «Libération». Le prochain aura lieu le 10 avril sur le thème «vaccine or not vaccine ?» Infos et réservations ici

La prévention primaire désigne les actions susceptibles de soustraire les personnes à l’exposition à des facteurs de risque de survenue de maladie. Il peut s’agir de l’adoption de comportements qui permettent de ne pas être exposé directement à un danger connu (ne pas consommer de tabac, d’alcool, etc.) ou du recours à des médicaments de protection contre des risques spécifiques. Les vaccins, comme la pilule contraceptive, font partie de cette deuxième catégorie, qu’on appelle la prévention primaire médicalisée.

Les deux difficultés majeures de cette stratégie sont que l’efficacité des produits utilisés est rarement de 100% en pratique, et d’autre part qu’il s’agit de médicaments qui, dès lors qu’ils sont absorbés, peuvent avoir des effets secondaires : risque résiduel de survenue de l’événement contre lesquels ils sont supposés protéger, effets directs sur l’organisme des composants du produit utilisé.

La première vaccination contre la variole a été introduite par Jenner en 1796. La protection n’était pas totale mais, lorsqu’elle survenait, la variole était considérablement atténuée. L’efficacité a été telle que c’est en grande partie grâce à cette vaccina