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Christophe de Margerie : «Tout le monde veut de l’énergie propre, mais pas en payer le prix»

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Indépendance énergétique, gaz de schiste, prix des énergies renouvelables... Quel avenir énergétique pour la France ? Le PDG de Total, Christophe de Margerie, nous a livré son avis sur la question.
Christophe de Margerie au Forum Libé de Rennes, le 12 avril 2014. (Photo Adèle Bossard)
par Maureen Suignard, étudiante en journalisme à l'IEP de Rennes
publié le 12 avril 2014 à 16h00

Christophe de Margerie était présent au Forum Libération de Rennes, consacré à «2030».

La France peut-elle devenir indépendante énergétiquement ?

Parler de la France, c’est important et c’est normal que les Français soient intéressés par leur propre futur. Cependant, la France ne peut plus se considérer comme autonome, il faut penser aux niveaux européen et mondial pour ensuite décliner ces réflexions dans l’hexagone. Prenons l’exemple de la sécurité d’approvisionnement. Réfléchir à ce sujet au niveau français n’a pas de sens ! Il faut réfléchir au moins au niveau européen, il n’y a pas de réflexion française sans réflexion européenne. Malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Considérez-vous que le gaz de schiste soit l’énergie de demain ?

Peut-être que le gaz de schiste a un avenir en France, mais aujourd’hui, nous n’essayons même pas… Je ne peux donc pas répondre, personne ne peut répondre. C’est très difficile de discuter de quelque chose que l’on ne connaît pas, mais en France on aime bien faire ça. Ici, nous avons le droit de développer le gaz de schiste mais pas la fracturation hydraulique. Etant donné que l’on ne sait pas extraire le gaz d’une autre manière, nous n’avons donc pas le droit de développer du gaz de schiste.

Il serait tout de même intéressant de savoir s’il y a des réserves importantes de ce gaz en France. C’est facile de le calculer et ça n’a aucun impact environnemental. Ayons le courage de faire de l’exploration, et après ça on en discute.

Pensez-vous que les Français seront prêts, en 2030, à payer le prix d’une énergie plus propre ?

Tout le monde veut de l’énergie propre, mais