Quelques heures plus tôt, Alain Finkielkraut avait enterré Internet d'une phrase lapidaire dont il a le secret. La bombe à fragmentation tenait en trois mots : «paradis pour négationnistes», voilà tout ce qu'était la Toile, peu ou prou. Les propos du philosophe ont évidemment hérissé Benoît Thieulin, le président du Conseil national du numérique, qui travaille sur le sujet avec le gouvernement. «Réduire Internet à une frange de fanatiques et de malades, c'est une faute, a déclaré celui qui est aussi le fondateur de La Netscouade. C'est ignorer qu'Internet peut aussi donner le pouvoir aux citoyens. Qui pouvait s'exprimer publiquement avant 1995 ? Quasiment personne. Il y a aussi des espaces civilisés sur Internet.» Rassemblés autour de lui, des représentants d'Etalab, de la Commission nationale du débat public et de Démocratie Ouverte, tous partisans d'une grande rénovation de la participation, dans laquelle le numérique tiendrait un rôle majeur.
Gouvernement ouvert. Lorsque Barack Obama est entré à la Maison-Blanche, en janvier 2009, son premier chantier a été de lancer l'Open Government Initiative. Derrière cette idée de «gouvernement ouvert» se cachent des objectifs de transparence, de participation et de collaboration avec les citoyens. Il a donné naissance à un mouvement plus large, l'Open Government Partnership, qui rassemble les États intéressés. La France a un peu tergiversé, mais a fini pa