Menu
Libération
Forum de mulhouse

Le Forum de Mulhouse, c'est parti

Article réservé aux abonnés
Alain Finkielkraut et Christiane Taubira ont ouvert le forum avec un débat sur l'avenir de la démocratie.
(Stéphane Harter/agence VU)
publié le 24 octobre 2014 à 13h01

Alain Finkielkraut est arrivé le premier, enveloppé dans un long manteau et quelques dossiers sous le bras, traversant la foule massée devant la grande salle de la Filature. Les CRS déployés autour des lieux annoncent l’arrivée imminente de Christiane Taubira. La rencontre entre le philosophe et la ministre de la Justice est l’un des temps forts du Forum Libération de Mulhouse. Deux figures, deux excellents orateurs. Et deux pensées politiques différentes, brillantes, chacune dans son registre, et autant d’étincelles promises.

Directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin présente les invités en quelques mots : «C'est un débat contrasté. Christiane Taubira représente tout ce qu'Alain Finkielkraut n'aime pas : une société diverse, métissée et droit-de-l'hommiste». Le philosophe écoute micro en main, prêt à dégainer. Avant de perdre patience. «C'est terrible», coupe-t-il dans un sourire. «Je ne suis pas favorable à l'apartheid et je ne regrette pas l'esclavage. Je n'ai aucune hostilité au métissage. Mais derrière ce slogan se cache une société crispée, violente. Un séparatisme social et culturel.»

Christiane Taubira écoute sans affectation et prend des notes. «Nous vivons dans un monde de flux migratoires et technologiques, poursuit l'écrivain. La politique paraît être uniquement capable d'accompagner ces flux, ou au mieux de les adoucir. Mais en deux décennies, l'immigration a modifié le visage de l'Europe.» Finkielkraut enchaîne e