«Il y a un grand désarroi concernant la fiscalité», dixit Michel Bouvier, président de l'association pour la Fondation internationale de finances publiques. Et on a envie de lui répondre que cela ne va pas s'arranger. Soixante parlementaires visés par le fisc. Parmi ces fraudeurs figureraient selon Médiapart Gilles Carrez, président de la commission des finances de l'assemblée nationale et Philippe Marini, président de la même commission au sénat. Alors qu'au forum de Mulhouse on interroge l'effritement du consentement à l'impôt des citoyens, la toile de fond fait mal. L'exemplarité en prend un sacré coup. D'autant que, a priori, ces deux-là sont des as de la finance, et qu'ils ne sont pas censés ignorer les lois sur lesquelles ils planchent. Avant eux, il y a eu l'affaire Cahuzac, puis la phobie administrative de Thévenoud, mais aussi l'incendie de l'hôtel des impôts de Morlaix, les bonnets rouge et l'écotaxe… L'impôt recule. Et le contribuable, lui, se sent floué.
«Le consentement à l’impôt est miné par son inefficacité»
«Il y a en France, plus que dans d'autres pays, une sorte de prurit anti-fiscal, une allergie à l'impôt», selon l'économiste Jacques Le Cacheux, qui explique le phénomène par la «perte de légitimité du système politique» et la montée d'un «sentiment d'injustice fiscale<