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Du «community organizing» aux simulacres de participation citoyenne, les gouvernants sont-ils prêts à partager les rênes du pouvoir ?
(Stéphane Harter/Agence VU)
publié le 25 octobre 2014 à 12h19

Une dinde contre une voix. C’est le clientélisme à l’américaine résumé par Will Burns, conseiller municipal de Chicago et ancien directeur de campagne d’Obama. «

Il faut changer la définition de la transaction. Un électeur vaut plus qu’une dinde

». Pour faire participer à la politique de la ville ceux qui sont en marge, les invisibles, il s’appuie sur les communautés. «

J’ai besoin de leur soutien entre les élections, ils sont un relais organisé. La démocratie ce n’est pas seulement glisser un bulletin dans l’urne

», lance-t-il. Et quand il n’y a pas de communauté, il faut les organiser. Le «

community organizing

», c’est le créneau de Graines de France, un think-tank sur les quartiers populaires, créé par Reda Didi. «

Nous repérons des leaders sur le terrain, les formons, leur apprenons à mobiliser leur base. Nous n’intervenons pas dans les débats mais leur fournissons les supports, les outils dont ils ont besoin pour mener leurs batailles

», décrit-il. A Sevran par exemple, les habitants, en s’unissant, ont réussi à obtenir le remboursement par l’office HLM du trop-perçu sur les charges annuelles. Galvanisés par ces petites victoires, les citoyens finissent par s’emparer bel et bien du pouvoir, certains se présentent aux élections, accèdent à des postes à responsabilité… Mais les dirigeants sont-ils vraiment prêts à lâcher les rênes ?

Mutique. «Il n'y a pas d'apathie chez les classes populaires, elles ont des choses à dire mais n