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«On ne sauvera pas le monde en regardant des vidéos de petits chats»

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Internet n'est plus seulement un espace de liberté et de subversion à même de renforcer la démocratie
(Stephane Harter /Agence VU)
publié le 25 octobre 2014 à 16h17

On dirait bien que ça tourne au vinaigre sur l'internet. «L'espace de subversion devient un espace de surveillance, de contrôle, de rationalisation», constate Dominique Cardon, sociologue spécialiste de la démocratie appliquée à Internet. Si l'idéal des pionniers de la toile s'éloigne, ce n'est pas pour autant qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain. La massification d'Internet, avec 40% de l'humanité connectée, le rend optimiste.

0,3 %. Fini l'entre-soi, place à la démocratisation. Encore faut-il vaincre les algorithmes. Google présente des «résultats de recherche personnalisés, biaisés, en fonction de ce qu'il croit savoir de nous». Internet devient partial. S'il y a un risque réel «d'effritement» de la masse, Cardon n'est «pas inquiet». «Le fait qu'on soit enfermé sur la toile est peu probable». Et puis, l'internaute a tendance à s'y enfermer lui-même. Les chemins de traverse, connaît pas. Ça tourne pas mal en rond en fait : 0,3% du contenu agrège 80% du trafic. La pensée dominante, c'est la page 1 de Google. «L'illusion contemporaine répandue : on aimerait être quelque chose d'assez différent de ce qu'on est, lire plusieurs médias, comparer, pour se forger sa propre opinion. La réalité des usages est différente. Selon les sondages, 20% des téléspectateurs déclarent regarder Arte, en réalité, ils ne sont qu' 1%

«Internet est un détecteur de signaux faibles», lance Pierre-Alexandre Teulié. Il est le