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TRIBUNE

L’innovation sociale, une réponse pour temps de crise

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L’entrepreneuriat social n’a pas seulement pour tache de répondre à la crise et au recul de l’État, il expérimente et développe des pistes pour inventer une autre société.
Paris, 15 juillet 2010. Serge Guerin, nouveau president du Motif, l'observatoire du livre et de l'ecrit en Ile-de-France . - Photo : Baptiste Fenouil (BAPTISTE FENOUIL)
par Serge Guérin, Sociologue, professeur à l’ESG Management School
publié le 29 octobre 2014 à 11h17

Serge Guérin sera présent à la Semaine de l’entrepreneuriat social, du 3 au 7 novembre. Il participera au débat «Les mille & un visages de l’entrepreneuriat social», jeudi de 19h à 20h30.

Il est l'auteur de l'essai «La solidarité ça existe... et en plus ça rapporte!», paru aux éditions Michelon en 2013.

Il n’y aura pas de remake des 30 glorieuses. Il s’agit d’innover. Le développement de l’ESS, de l’entrepreneuriat social, au sens large, répond d’abord à la nécessité de politiques plus efficientes, en faveur des plus démunis, de publics spécifiques et du développement local. L’entrepreneuriat social n’a pas seulement pour tâche de répondre à la crise et au recul de l’Etat, il expérimente et développe des pistes pour inventer une autre société.

Trop souvent l’Etat Providence a maintenu les personnes dans la dépendance et la passivité. L’enjeu, au contraire, c’est d’accompagner chacun à se construire, (re) trouver de l’estime de soi, se sentir co-dépendant des autres. Que vaut une démocratie où une partie importante de la population ne peut peser sur sa vie, construire son projet ?

Une politique fondée sur l'accompagnement social, solidaire et attentif, le care, est le fruit de mutations sociétales. Ainsi, à l'heure de la hausse de la longévité, les cycles de vie sont moins stratifiés qu'auparavant : de la trilogie formation-travail-retraite, où le soin est exogène et intervient en cas d'incident