Avec Libération, Mulhouse s’est demandé si «la politique (était) une affaire de jeunes»… question que ni le leader du soulèvement étudiant de Mai 68, Dany Cohn-Bendit, ni moi ne souhaitions prendre comme telle.
La question n’est pas de créer un quota de jeunes en politique. Pour moi, il ne saurait y avoir de «jeunisme» comme il y a eu le «féminisme». Le rapport entre les générations n’est pas une question d’égalité, comme l’est le rapport entre les sexes : c’est une question d’équité. «Aux âmes bien nées, (pour lesquelles) la valeur n’attend pas le nombre des années», il faut frayer des voies de passage, qui irriguent la politique. Rien n’exige toutefois un quota pour une répartition des pouvoirs calquée sur la pyramide des âges.
Il faut tant d’imagination pour amender une loi, tant de force pour façonner et parfois résister à l’opinion, tant d’expertise pour faire vivre une collectivité… qu’on ne saurait retirer à l’âge ce qu’il apporte (parfois) à la politique : un peu de sagesse. Pratiquer «les jeunes en politique» comme un mantra pour convaincre les électeurs, reviendrait à faire un lifting : cela vous rigidifie sans le montrer. Aucune différence avec le vieillissement de la pensée. D’ailleurs, la plupart des militants du plus jeune âge sont déjà comme ceux à qui l’on pointe la porte : ils n’ont rien vu du monde et prétendent l’inspirer.
Le vrai danger : le risque d’immodernité
Ce qui tue la politique, c'est son incapacité à se régénérer, c'est-à-dire à se p