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Serge Guérin : «L’ESS n’attend pas tout de la croissance et du marché, elle invente une nouvelle économie»

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Questions-réponses avec les participants à la Semaine de l'entrepreneuriat social.
Paris, 15 juillet 2010. Serge Guerin, nouveau president du Motif, l'observatoire du livre et de l'ecrit en Ile-de-France . - Photo : Baptiste Fenouil (BAPTISTE FENOUIL)
publié le 30 octobre 2014 à 13h42

Serge Guérin, sociologue et professeur à l'ESG Management School, sera présent à la Semaine de l'entrepreneuriat social, du 3 au 7 novembre.

Il participera au débat «Les mille & un visages de l'entrepreneuriat social», jeudi de 19h à 20h30.

Pouvez-vous citer trois mots pour définir l’économie sociale et solidaire (ESS) ?

Innovation, proximité et convivialité.

ESS, entrepreneuriat social, social business, économie positive, etc. Dans lequel de ces termes vous retrouvez-vous ?

Entrepreneuriat social évoque bien la notion d’entreprise et d’«entreprendre». Ce n’est en effet pas seulement une affaire économique. En ajoutant le terme social, je crois qu’on répond bien à la problématique.

Quel projet ESS à l’étranger vous a marqué  ?

Le projet «826 valencia», qui se trouve en Espagne et aux Etats-unis, dont l'idée est de favoriser l'écriture de création, par des gens qui sont issus de milieux défavorisés. Ce qui est original, c'est que le but n'est pas seulement de recevoir de la culture, mais aussi d'en produire.

Selon vous, existe-t-il un pays leader dans l’ESS ?

Il y a des cultures qui y sont plus ouvertes, qui font plus confiance aux initiatives qui viennent de la société civile. Je pense notamment aux pays nordiques. Les attitudes culturelles dans ces pays font que l’on n’attend pas tout de l’Etat. C’est anthropologique.

L’ESS ne compense-t-elle pas les carences du service public?

C’est plutôt le résultat de la prise de conscience que l’Etat ne peut pas tout. Le deuxième élément est que les gens ont en eux des capacités de résilience sociale. D’autant plus qu’il est parfois plus efficace pour les personnes, et les collectivités, que l’initiative vienne d’en bas.

L’ESS est-elle de droite ou de gauche ?

L’économie sociale a dépassé le clivage droite-gauche. Les deux bords politiques sont toujours traversés par la culture de la croissance. O