La scène se passe au service maquette de Libération, devant le schéma du futur métro Grand Paris Express. En rouge la rocade de la ligne 15 qui fera le tour de la banlieue. Une des maquettistes a cette réflexion: «C'est drôle, on dirait que Paris disparaît…».
La scène se passe lors d'une réunion associative à Athis-Mons, en bordure de la future métropole du Grand Paris. Une banlieue très pavillonnaire. Une vingtaine de personnes. On entend: «On est venus habiter ici parce que c'est à taille humaine. Avec le Grand Paris, on va construire partout».
La scène se passe un peu partout et quelqu'un pose cette question: «Alors, ce Grand Paris, ça va se faire?»
L’imaginaire du Grand Paris est un chantier en construction que, pour le moment, seuls les politiques bâtissent. Qui d’autre serait capable de le raconter? Eux en font une histoire pleine de bruit et bien souvent de fureur. Ou plutôt des histoires. Y aura-t-il à la fin un récit collectif?
L’histoire d’une prudence
Qui est l'artisan du Grand Paris? Peut-être Pierre Mansat, obscur adjoint communiste de Bertrand Delanoë dès 2001. Mansat est chargé des «relations avec les collectivités territoriales d'Ile-de-France». Intitulé pas très clair mais à l'époque, personne ne parle de métropole. Mansat commence donc par faire exister l'idée dans les cénacles… de la recherche. Sous la bénédiction de la Ville de Paris, des travaux d'historiens et de sociologues sont entrepris.
Parallèlement, en 2006, Paris impulse une «conférence