Sacré challenge que de donner corps et poésie au Grand Paris… Et si on appelait Emile Zola à la rescousse ? L’écrivain avait dépeint les Halles avec merveilles, d’une plume gourmande, décrivant un lieu au «souffle colossal épais encore de l’indigestion de la veille», d’où monte «le râle de tous les potagers de la banlieue». Vision épique issue du Ventre de Paris, inspirante. Mais légèrement centralisatrice. Le Grand Paris, ce n’est pas seulement l’extension de la capitale. C’est une alchimie, une fusion d’habitants et d’idées, de territoires, de jardins ouvriers, de potagers et de balconnières pendues aux balcons des studios sous les toits. Chacun a sa définition, son récit, du Grand Paris. Son roman.
«Quelque chose qui ne fonctionne pas»
L'histoire est d'abord celle d'un territoire clivé, foisonnant mais fragmenté. Pierre Mansat, le président de l'Atelier International du Grand Paris (AIGP), dresse un constat lugubre. «Des territoires vont mal, explique-t-il, avec de fortes inégalités. Les transports font galérer de nombreux habitants. 450 000 personnes sont en attente de logement. Il y a aussi la question de la pollution. Si le Grand Paris est nécessaire, c'est aussi parce que quelque chose ne fonctionne pas».
Daniel Guiraud, président de Paris Métropole, souhaite aussi balayer le passé. «Il ne faut pas reproduire avec les territoires alentour ce que Paris leur a fait subir durant de longues décennies», assure le maire des Lilas. Fut un temps, la capitale délocalisait ses cimetières, l