Un débat sur le Grand Paris peut être amusant. Sans blague. Surtout lorsque Patrick Devedjian – Président UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine - se met à citer Marx. «Les hommes ne savent pas l'histoire qu'ils font» lâche-t-il en guise d'attaque à la salle, comble, pour ce moment historique. Dans les travées, on pouffe. Il insiste. «Entre Paris et la banlieue, c'est une histoire de lutte des classes […]. Je ne suis pas Marxiste, mais Marx n'a pas dit que des conneries».
L’œil taquin, Patrick Devedjian est le quatrième intervenant du débat à prendre la parole, après l’éminente sociologue et spécialiste de la mondialisation Saskia Sassen, l’architecte Christian de Portzamparc et la maire de Paris Anne Hidalgo. Au programme, une problématique : Paris doit affirmer sa place face à la concurrence mondiale.
Pendant la grosse heure et demi de débat, point de crêpage de chignon entre les deux responsables politiques. Ou entre sociologue et architecte. Il faut dire que la question glissante de la gouvernance de la fameuse métropole est à peine abordée. Anne Hidalgo et Patrick Devedjian préfèrent s’attarder sur la spécificité de Paris dans le concert des grandes villes mondiales ou la nécessité de laisser aux communes de la petite couronne leurs prérogatives. Le tout parsemé des interventions, toujours piquantes, de Saskia Sassen. C’est le tableau d’une métropole humaine, avec son caractère, compétitive, que les intervenants dépeignent tout au long de leurs prises