C’est une technique qui permet de voir à l’intérieur des matériaux et de comprendre leurs structures. Développée à Rouen depuis les années 1970, la sonde atomique tomographique est devenue une référence au niveau mondial. Philippe Pareige, chercheur au Groupe de Physique des Matériaux, une unité mixte de recherche entre le CNRS, l’Université et l’INSA de Rouen, nous présente le procédé.
La sonde atomique tomographique, qu'est-ce que c'est ?
Comme une paire de lunette pour film 3D, cette technique permet de voir les atomes qui constituent un matériau et de les identifier chimiquement. Si entre deux expériences, le matériau a vieilli, les atomes ont changé de place. On peut, grâce à la sonde, caractériser leur mouvement.
Elle permet de comprendre comment vieillissent les métaux, à l’intérieur d’un réacteur nucléaire par exemple ou d’un mat d’éolienne. De même, si l’on fabrique deux panneaux solaires différents, on va regarder à l’échelle atomique et expliquer pourquoi l’un produit plus d’électricité que l’autre. Si une plaque vitrocéramique devient jaunâtre, on peut aller voir quelle espèce chimique est responsable et où elle se localise. Enfin elle permet de comprendre la composition chimique et la microstructure d’une météorite, d’un rivet du Titanic ou d’un morceau de métal d’un avion fabriqué en 1960…
Depuis quand travaillez-vous sur cet instrument ?
La première sonde est née en 1974. Elle permettait de faire u