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Pourquoi nous changeons

COP21, la société civile s'engage pour le climatdossier
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par Richard Girardot, président directeur général de Nestlé France
publié le 11 septembre 2015 à 18h28
(mis à jour le 11 septembre 2015 à 18h29)

L’entreprise dont j’ai la responsabilité en France avec mon équipe est en pleine mutation. Les technologies de l’information ouvrent des perspectives insoupçonnées il y a à peine 20 ans et l’agilité pour innover et communiquer plus vite afin de s’adapter est devenue incontournable pour survivre.

Mais une autre révolution est en marche, plus profonde dans le secteur alimentaire et de la grande consommation au coeur de nos activités : faire de nos produits, de nos services, de nos actions, des contributeurs positifs pour résoudre les crises sociales et environnementales que nous traversons et que nous aurons à affronter.

Ne nous trompons pas de débat : la recherche de la performance et de la compétitivité reste le moteur essentiel du modèle que nous défendons, mais ni l’un ni l’autre ne peuvent se construire aujourd’hui au détriment des ressources naturelles limitées de la planète ou de la prospérité de tous les acteurs qui composent nos chaînes de valeur. Michael Porter, qui porte avec nous le concept de Création de Valeur Partagée, l’affirme : «les entreprises qui intègrent les dimensions sociales et environnementales au coeur de leur offre sont aujourd’hui plus prospères».

Alors oui, se préoccuper du développement des acteurs des filières café et cacao, s’engager pour éradiquer la déforestation, soutenir en France les agriculteurs et éleveurs afin de protéger les ressources en eau en combinant performance économique avec haute valeur environnementale ne sont ni des effets de mode, ni le dernier moyen de repeindre nos marques en vert. Tout comme l’équilibre homme - femme, l’emploi des jeunes, l’intégration de nos collègues handicapés ou l’optimisation des profils nutritionnels de nos produits, aucun de ces sujets de fond qui touchent le quotidien de nos consommateurs ne nous est étranger. Ils formeront demain un des aspects incontournables de chaque nouveau produit mis sur le marché.

Il est essentiel d’en débattre avec tous ceux - associatifs, scientifiques, ONG, journalistes, consommateurs … - qui doutent de nos intentions et de la réalité de nos actions : nous n’avons pas la prétention d’être parfaits sur tous les fronts mais nous avons l’ambition de faire bouger les lignes. Il reste encore énormément à faire pour construire un monde prospère et plus équitable, mais une conviction m’anime : nous ne pourrons y parvenir que tous ensemble !

C’est donc naturellement que je cherche aujourd’hui à entraîner dans ce mouvement tous nos collaborateurs, pour que chacun se sente acteur. Je continue à m’exprimer pour que cette responsabilité soit également partagée avec les distributeurs pour sortir du seul débat sur les prix et les négociations commerciales. Et finalement, ces engagements nutritionnels, environnementaux et sociaux renforcent la qualité de nos produits et viennent conforter le choix, le plaisir et la reconnaissance de nos consommateurs.