Tribune. Face au changement climatique, les vraies solutions sont déjà connues. Des citoyens, des collectivités territoriales, des entreprises locales les mettent déjà en œuvre. L'un des enjeux de la COP21 est de permettre de les démultiplier partout en France et dans le monde, et de les financer.
En ce qui concerne l’énergie, non seulement les solutions existent, mais elles sont aussi plus sûres, de moins en moins chères, souvent compétitives face aux énergies sales et risquées (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), surtout lorsque ces dernières ne sont plus subventionnées. La transition énergétique repose sur l’accès pour tous à une énergie 100 % renouvelable et décentralisée, la réappropriation par les acteurs territoriaux des enjeux énergétiques, les économies d’énergies et les transports propres comme les transports en commun, le train et le vélo.
[ Retrouvez le programme du forum COP21, la société civile s'engage pour le climat ]
En matière d’agriculture et d’alimentation, on trouve ces solutions dans le soutien aux agricultures familiales paysannes qui portent des pratiques agroécologiques, au Nord comme au Sud. Egalement dans des circuits alimentaires courts, équitables, locaux et «bio». Enfin, dans la lutte contre le gaspillage, car un tiers de la production agricole est aujourd’hui gaspillée ou perdue !
L'autre enjeu de la transition écologique mondiale est de pouvoir faire le tri entre les vraies alternatives et les fausses solutions. A l'occasion de la COP21, on constate une multiplication des tentatives de greenwashing par des entreprises qui n'ont pas encore décidé de prendre le chemin de la transition énergétique. Mécénat de la COP21, lancement de nouvelles campagnes de communication… : les entreprises des énergies fossiles veulent nous faire croire que ces énergies sales font partie de la solution, alors que leur responsabilité vis-à-vis du dérèglement climatique est avérée, et leur déclin, annoncé.
Pour d’autres acteurs privés, parfois les mêmes, il s’agit de vendre leur «solution» face aux changements climatiques alors même que celle-ci ne contribue pas à la réduction durable des gaz à effet à de serre, ou bien à la résilience des sociétés humaines face aux impacts climatiques. Souvent, ces technologies menacent directement l’environnement et les populations locales, notamment au Sud. De nombreuses entreprises multinationales continuent par exemple de promouvoir un modèle de développement agricole intensif en intrants chimiques et en énergies fossiles, déterritorialisé et particulièrement émetteur de gaz à effet de serre. Souvent, avec l’appui et la complicité des Etats.
L’objet même d’un accord international de l’ONU sur le climat devrait être de servir l’intérêt général, pas les intérêts privés. Il devrait décourager l’investissement public et privé dans des solutions qui ne permettent ni de réduire les gaz à effet de serre, ni de s’adapter aux effets des changements climatiques, ou bien qui représentent un risque pour l’environnement et les populations. Et accélérer le développement des vraies solutions, dans les pays riches comme dans les pays en développement.