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COP21, la société civile s'engage pour le climat

«De la croissance, oui, mais en terme d’humanité»

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Retour sur le débat "Spiritualité et climat" du forum Make It Work organisé par Libération.
Rémy Ruat, Olivier Wang-Genh et Jean-Claude Ameisen lors du débat "Spiritualité et climat".
publié le 3 octobre 2015 à 17h41

Pourquoi envisager le climat sous la question de la spiritualité ? A l’étage de Sciences Po, avec vue ensoleillée sur les arbres et le ciel parisien, le débat s’est élevé pour mieux remettre à l’humain les pieds sur terre et lui rappeler des priorités. Extraits.

Olivier Wang-Genh, président de l'union bouddhiste, a évoqué la place de l'homme dans la nature et l'importance des choix individuels. «L'Etre humain commence à comprendre que ça fait mal mais si on veut résoudre le problème de la souffrance, il faut commencer par observer ses propres comportements. (...) Souvent on se dit que la tâche est immense, que même si on change quelque chose dans ses habitudes, cela ne servira à rien, que c'est une goutte d'eau dans l'océan. Or dans chaque goutte d'eau, il y a un océan qui communique avec tous les océans. Une multitude de changements crée une spirale vertueuse. C'est une réalité auquel nous ne croyons plus à force d'individualiste. C'est ici le coeur de la prise de conscience». 

Jean-Claude Ameisen, président du comité consultatif national d'éthique a surtout parlé de l'humanité. «Ce n'est pas le climat seulement qui nous préoccupe mais le devenir de l'humanité. Nous devons mettre en place un développement équitable, ne pas segmenter les problèmes, les traiter dans leur globalité et cela demande un changement de nos modes de vie (...) La question c'est : est-ce que l'humanité survivra en creusant les inégalités ou bien est-ce que les menaces présentes peuvent constituer un sursaut ? Il faut mettre en place la croissance, oui, mais en terme d'humanité».

Avec Soeur Cécile Renouard, membre du Conseil scientifique de la Fondation de l'Ecologie Politique et de la Fondation Nicolas Hulot, la spiritualité s'est faite plus critique, s'appuyant notamment sur l'encyclique du pape François. «Cette richesse collective que nous créons n'est-elle pas en train de nous empoisonner ? Il est temps de redéfinir le progrès, de réinterroger nos modèles économiques, pour aller vers des solutions durables et équitables, intégrer des préoccupations sociales, environnementales. (...) Pour cela, il nous faut des personnes qui ont le courage de penser hors du cadre et de dire que les modèles que nous avons, bien pensants, ne nous font plus avancer».