Libération est allé à la rencontre du public du débat «France - Europe - Afrique», et pour les Gabonais la réponse est quasi unanime : la françafrique existe encore !
Jeannine Olga, chargé de statistique
«Je ne pense pas que la françafrique soit finie. Nous ne sommes qu’au début de ce qui devrait vraiment se développer entre la France et l’Afrique. Aujourd’hui il y a de nouvelles générations. Nous avons de nouvelles façons de penser et de voir les choses. La françafrique ne peut pas finir comme ça car c’est un partenariat assez long et nous avons encore beaucoup à faire en commun. Je le vois dans le cadre du développement des entreprises, avec les nouvelles technologies, nous avons toujours besoin de ce partenariat».
Dorian Ondo, journaliste
«Je ne pense pas que la françafrique soit finie mais elle est à redéfinir, par rapport aux priorités des Africains et de la France. Les deux parties attendent beaucoup. Les pays africains ont besoin de développement, et donc de l’expertise que pourrait apporter la France. La France a besoin, dans une certaine mesure, de l’Afrique, notamment quant à son potentiel économique et, pourquoi pas, environnemental. Tout l’avenir que représente l’Afrique aujourd’hui doit être redéfini dans ce partenariat».
Jeanne Révangué, retraité
«La françafrique ne peut pas finir, c’est impossible. C’est quelque chose qui existera jusqu’à la fin des temps. Les plus âgés y ont assisté, nos enfants vont y assister, leurs petits enfants et ainsi de suite. C’est une continuité. Nous sommes appelés à collaborer ensemble. Tout doit se passer entre la France et l’Afrique. Personne ne peut abolir cela, en tout cas pas maintenant».
Nze Ghislain Ange, Secrétaire exécutif du mouvement des jeunes patriotes du Gabon
«Fini, peut être pas, mais la françafrique est à revoir. Il faut penser un nouveau partenariat, une forme d’échange nouveau. Nous sortons de 55 ans d’un partenariat qui n’a pas eu la portée que la population gabonaise espérait. Il y a toujours des pesanteurs qui freinent le développement de notre pays. Il y a des efforts à faire. Ce type de forum permet aux citoyens lambda de débattre sur ce sujet, c’est déjà un début. De telles initiatives permettent de faire changer les mentalités».
Dimitri Ondo, journaliste
«Vu l’allure à laquelle vont les choses, nous sommes vers la fin de la françafrique. Au niveau décisionnel surtout. Au niveau économique peut être moins parce qu’il y existe encore des dépendances. Au niveau des mentalités il y a encore du travail à faire. Les jeunes, par exemple, pensent encore que nous sommes dans ce système».