La transition numérique a commencé. Elle constitue avec la transition écologique le principal levier de transformation du monde. L’une outille l’autre, et se complètent. Leur articulation est le grand défi de notre temps. Les deux favorisent l’émergence de nouveaux modèles économiques et sociaux dont on voit se dessiner les contours et qui constituent des bouleversements systémiques fondamentaux, sans précédent depuis la Renaissance et l’invention de l’imprimerie : un changement de civilisation.
A la domination des Etats et des grandes entreprises, organisations pyramidales et verticales, nécessaires pour construire et gérer des grandes infrastructures «physiques» (police, routes, relais de postes, chemins de fer, système éducatif, productions industrielles, etc.) viennent s’ajouter une société et une économie de pairs à pairs ou les échanges et pouvoirs latéraux prennent une part essentielle : marchande (Uber, Ebay pour les pros), faiblement marchande (Blablacar, Leboncoin) ou non marchande (Couchsurfing). La pluriactivité ira grandissante, s’articulant aux statuts existants, souvent salariés, dans un contexte d’automatisation non schumpérienne de beaucoup d' emplois qualifiés, bref des cols blancs.
Dans ce contexte, il devient fondamental de construire des droits adaptés à ces parcours hybrides jusque là construits sur des statuts que les gens vont mixer (CPA renforcé), de financer les activités faiblement ou non marchandes mais aux externalités positives élevées (revenu de base venant aussi simplifier la gestion trop lourde, trop complexe des politiques sociales de ciblages, incapable d’aller un cran plus loin vers l’hyperciblage), d’intégrer dans la fiscalité et le financement de la protection sociale, ces nouvelles activités (sans quoi c’est l’existence même des Etats qui sera mise en cause), et d’outiller les échanges économiques latéraux (cryptomonnaies locales, concentriques, et sectorielles).
C’est ainsi qu’on dépassera enfin le débat libre-échange/protectionnisme, pour localiser les activités économiques latérales sans s’empêcher de disposer des quelques marchés globaux (énergie, produits industriels de masse). La révolution numérique outille la transition écologique.
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