Jeudi 8 décembre, Libération organise «Migrants, la solidarité au travail», une soirée de débat sur le défi de l'intégration, à laquelle participera Alice Barbe. Inscrivez-vous ici pour y assister.
Réfugiés, migrants, demandeurs d’asile, étrangers… Les termes abondent sur la scène politique et médiatique. Souvent utilisés à tort et à travers, ils véhiculent des idées reçues, des peurs et des rejets.
«Réfugié» a été nommé «Mot de l'année 2016», par le Festival du Mot, suivi de près par «ubérisation» et «migrant». Une preuve que la question des réfugiés est au coeur de l'actualité. Mais peu connaissent vraiment le sens du terme. Être réfugié, c'est être légalement protégées par la France des persécutions subies ou craintes dans leur pays d'origine. Il faut savoir que ce statut concerne aujourd'hui 203 000 personnes sur l'hexagone, soit 20 000 arrivants par an d'univers socioprofessionnels très variés (médecins, journalistes, cuisiniers, étudiants, techniciens, musicien etc.).
Les réfugiés ont vécu la guerre, la persécution, l’exil, le départ… Ce sont des super-héros ! Après avoir tout perdu, ils sont prêts à construire une nouvelle vie dans leur pays d’accueil, à redémarrer à zéro malgré la barrière de la langue, les codes socioculturels différents, la non-équivalence des diplômes, l’absence de réseau et souvent des préjugés et stéréotypes excluants.
Révéler leurs richesses
Il ne faut pas oublier que les personnes réfugiées sont une source d'enrichissement pour le pays qui les accueille, en termes culturels, économique et de savoir-faire. Certains l'ont bien compris, comme le MEDEF qui a créé la commission «Réfugiés entrepreneurs», la BNP Paribas et Accenture, qui met place des actions pour recruter des réfugiés et la Mairie de Paris qui organise un soutien à l'entrepreneuriat des réfugiés par exemple. Ces initiatives doivent être valorisées, se multiplier mais aussi s'élargir au-delà des personnes réfugiées. Les programmes d'inclusion développés par l'école Simplon.co en partenariat avec Singa, vont dans ce sens, car elles s'adressent aux personnes en situation d'exclusion, commes les jeunes et les peu ou non diplômés.
A lire aussiUn «ardent courage de vivre»
Il faut repenser les politiques d'accueil, notamment en formant les agents de Pôle Emploi et des services d'insertion au statut de réfugié et aux codes interculturels. Voilà la clef pour encourager l'initiative économique et professionnelle des réfugiés ! Aujourd'hui, ce sont uniquement les associations (Fondation FACE, Singa France et Action Emploi Réfugié) qui mettent en relation les réfugiés, les experts et les entrepreneurs. Dépasser le cliché de l'aide, valoriser les talents, retrouver le chemin de la confiance… Il faut repenser l'inclusion non pas pour, mais avec les réfugiés.