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Libération
Tribune d'Olivier Le Pennetier

La politique doit s'emparer des questions de santé

Que faire pour réformer notre système médical ?

Members of the staff are seen outside the emergency services at the CHU Nord hospital in Grenoble, French Alps, where retired seven-times Formula One world champion Michael Schumacher is reported to be hospitalized after a ski accident, December 29, 2013. Schumacher suffered a head injury in a fall while skiing off-piste in the French Alps resort of Meribel on Sunday, an official said. The 44-year-old German was wearing a helmet and was conscious while being transported to a local hospital before later being transferred to to a better-equipped medical unit in Grenoble for further examinations. REUTERS/Robert Pratta (FRANCE - Tags: SPORT MOTORSPORT) - RTX16WKJ (© Robert Pratta. Reuters)
Par
Olivier Le Pennetier
président de l'InterSyndicat National des Internes
Publié le 05/12/2016 à 18h45

Après la journée mondiale de l'AVC, Libération organisait «Quand le corps s'éclipse», une journée de débats sur les liens entre maladie et société.

La société évolue, la médecine progresse et les médecins changent : la jeune génération médicale est au coeur de ce changement de paradigme. Face aux nombreuses problématiques de santé il est indispensable que politiques, citoyens et professionnels travaillent ensemble pour trouver des solutions.

Travailler mieux pour soigner mieux

Une révolution médicale est en cours. Elle est marquée par des réformes : l’enseignement des études prévu pour 2017, le temps de travail des internes ; mais aussi par une nécessité de réorganiser en profondeur le système sanitaire français. La qualité des soins ne doit pas être abandonnée face à la quantité croissante de demande. Par exemple, le travail administratif fait perdre du temps aux médecins et les empêche de se consacrer au travail médical.

La démographie médicale, au cœur de nombreux débats et n’est que la partie émergée de l’Iceberg ! Si les politiques s’engagent à permettre l’accès aux soins pour tous en moins de 30 minutes, ils doivent aussi prendre en compte le vieillissement des médecins et leur faible renouvellement. Toutefois, au vu des capacités de formation restreintes, il est irraisonnable d’augmenter de manière irrationnelle le nombre de médecins. La réorganisation des spécialités, comme celle de la médecine d’urgence, est toutefois nécessaire devant l’évolution de l’activité dans ces services. Elle sera garante d’une qualité homogène de la prise en charge sur l’ensemble du territoire.

La nouvelle génération est en demande de regroupements pluri-professionnel et multi-disciplinaire. Et même si la télémédecine, qui permet en partie ces réunions, est le prochain virage sanitaire majeur, l’ubérisation n’est pas la solution.

L’exemple de l’AVC 

La problématique des AVC est un bel exemple de l’articulation des différents acteurs. Les Français doivent aussi devenir acteurs responsables de leur santé. Pour lutter contre l’AVC, une information de la population est indispensable sur les symptômes et les gestes qui sauvent. La prise en charge ne peut débuter que si l’alerte est donnée, plus on attend, plus les risques augmentent. Les politiques doivent proposer des solutions organisationnelles et promouvoir la santé publique en particulier concernant la prévention et la médecine du travail. Les médecins doivent se réorganiser, révolutionner leurs enseignements et leurs interactions avec les patients. Une relation de confiance directe, sans écran, réel ou virtuel, doit être réinstaurée.

L'InterSyndicat National des Internes (ISNI), qui représentant les médecins de demain, est force de proposition et travaille avec les politiques et la population sur ces changements de notre système de santé.