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La gestion de l’eau : un facteur d’innovation urbaine

Quand l'eau révèle le mondedossier
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Michèle Pappalardo détaille les avantages d'une meilleure administration de l'eau dans la ville.
(© DR)
par Michèle Pappalardo, ex-commissaire au développement durable et coordinatrice de Vivapolis
publié le 11 janvier 2017 à 15h54

Le 14 janvier, Libération organise «Quand l'eau révèle le monde», une journée de débats au siège de la rédaction. Michèle Pappalardo participera à la table ronde «L'eau-delà». Inscrivez-vous ici pour y assister.

En matière de ville durable, l’eau est un sujet souvent moins bien traité que l’énergie qui bénéficie d'un lien plus direct avec le climat. L’eau est pourtant un élément de «fragilité» des villes, parce qu’il n’est pas possible de vivre sans eau et que l’alimentation d'une population de plus en plus nombreuse rend ce sujet souvent critique. Mais aussi parce que la plupart des villes sont situées en bord de mer ou le long d’un fleuve et sont donc soumises à des risques de submersion et d’inondation, aggravés par le changement climatique.

Villes intelligentes et gestion de l'eau

Dans la ville, les technologies numériques se mettent au service de l’eau, de manière peut-être moins médiatique mais tout aussi efficace qu’en matière d’énergie ou de mobilité. Ainsi la gestion en temps réel des données de consommation d'eau permet de détecter au plus tôt la moindre fuite et d'anticiper les besoins. Ces informations collectées permettent de mieux gérer les investissements dans les réseaux (adaptés plus finement aux consommations), de prolonger leur durée de vie grâce à une meilleure maintenance qui limite notamment les fuites, sources de gaspillage. Le service aux consommateurs s'en trouve amélioré.

La résilience aux phénomènes météorologiques est un axe fort des systèmes intelligents dans la ville. À Bordeaux, Paris ou Lyon, le système de surveillance météo est combiné aux outils de modélisation, de contrôle des flux, de gestion des usines et des eaux pluviales. L’objectif est une gestion optimisée des volumes d'eau stockés dans les ouvrages et les réseaux, qui réduit à la fois les déversements en milieu naturel et le risque d’inondation.

Au-delà de la production d'électricité hydraulique, la gestion de l'eau participe de la maîtrise de l'énergie : réduction des consommations des usines de traitement et des stations d'épuration, récupération de la chaleur des eaux usées, utilisation de l'eau de la mer ou des fleuves avec des pompes à chaleur...

Ces innovations ont des bénéfices multiples sur l’environnement, la qualité du service rendu aux clients, la protection des habitants et de leurs biens. Elles ont aussi une incidence économique favorable: optimisation des investissements, maintenance adaptée aux besoins, moindre consommation d’énergie, réduction des fuites. Autre bonne nouvelle : les acteurs français, grandes entreprises ou PME, sont très bien placés dans tous ces domaines et déploient leurs compétences dans les villes de France comme à l'international, à Phnom Pen, Shanghai, Djedda, Copenhague ou Saint Pétersbourg.