Le 14 janvier, Libération organise «Quand l'eau révèle le monde», une journée de débats au siège de la rédaction. Saskia Sassen participera à la table ronde «L'eau-delà». Inscrivez-vous ici pour y assister.
Ces dernières années, nous avons accumulé des données sur un nombre croissant de villes qui manquent d’eau pour répondre à leurs besoins et qui pour la plupart dépendent d’un approvisionnement par camions-citernes. Et si on abordait le problème autrement ? Arrêtons de nous focaliser sur l’eau et envisageons ce sujet sous un angle plus large, celui des «liquides». On pourrait alors considérer les villes comme de grandes productrices de «liquides».
Quantité de liquides circulent dans les villes. Eaux de pluie, eaux qui inondent, eaux de nettoyage, dans les cuisines, les salles de bains, les restaurants… Chacun de ces usages, et bien d’autres, utilise de l’eau potable et génère des eaux usées. Ces dernières devraient être réutilisées, assignées à plusieurs utilisations in situ ou réparties dans la ville. Ainsi, tous les liquides considérés comme sales ne sont qu’une étape dans la grande chaîne de la réutilisation des eaux.
Dans la ville, les inondations créent plus de dégâts qu’elles ne contribuent à résoudre le problème de la rareté de l’eau. Les zones inondables pourraient être équipées d’une technologie qui capture, stocke et achemine l’eau vers les zones ou régions qui en ont besoin. Ainsi, au lieu de laisser l’inondation se propager, on pourrait s’en servir à des fins utiles.
Malheureusement, la plupart des villes ont une vision très réductrice de la gestion de l’eau. Aujourd’hui, notre défi consiste à valoriser ces liquides jusque-là considérés comme inutiles.