Une vieille convergence de valeurs réunit Libération et le mouvement mutualiste, qui assure les Français contre les malheurs de la vie dans un esprit égalitaire et démocratique. Des valeurs qui semblent déplaire à François Fillon, lui qui a un temps envisagé de s'en remettre avant tout au secteur privé en matière de sécurité sociale.
Chaleureuse et optimiste, la cérémonie qui s’est tenue à Bobino le 30 janvier a permis de récompenser six initiatives parmi dix nominées (nous en avons suivi trois dans ce supplément), qui montrent que la solidarité, justement, n’est pas une valeur abstraite. Sous la présidence d’Audrey Pulvar, le jury a distingué une dizaine d’associations, de sociétés ou de communes (lire le palmarès page III).
Libération, pour sa part, a remis son «coup de cœur» à Jean-Antoine Carbo (photo), chauffeur d’autobus qui a refusé, avec le soutien du syndicat CNT, de transporter des migrants expulsés de l’autre côté de la frontière avec l’Italie. Réflexe élémentaire d’humanité, le geste du chauffeur rebelle nous a semblé exemplaire. Non parce qu’il théorise sur la politique d’immigration, mais qu’à certains moments, au-delà des considérations générales, le refus d’obéissance est respectable par son existence même. Il enraye la froide logique bureaucratique dont on sait qu’elle peut, sous l’apparence de la simple application des normes juridiques, mener au pire.