Est-ce le #MeToo de l’ethnologie ? Pas tout à fait : nulle dénonciation, nulle affaire ne vient ternir l’image de la discipline. Mais une prise de conscience, tout de même.Cette branche du savoir qui nous en apprend tant sur l’homme a tout avantage à s’appuyer sur les femmes.Non plus les aventurières en crinoline, ces exploratrices intrépides de l’ère victorienne qui sortaient de leur condition pour se frotter aux anciens mondes, mais les chercheuses qui peuplent désormais les centres d’études et les universités à l’égal des hommes, très loin du cliché de l’homme blanc en chapeau colonial qui se penche avec une compassion paternaliste sur la vie des «primitifs».
C'est la quatrième fois que Libération est associé à ces journées de l'ethnologie au musée du quai Branly - Jacques Chirac qui drainent un large public. Il s'agit cette année de «surprendre», disent les organisateurs. D'où ce regard féminin qui renouvelle l'approche scientifique, d'où cette volonté «d'aller dans les deux sens», c'est-à-dire de retourner aussi sur notre société les méthodes éprouvées au contact des terrains lointains. L'ethnologie innove, décentre, invente et s'interroge sur elle-même : c'est le propre des sciences vivantes.
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