«Bel exemple féminin, là où on ne l’attend pas forcément : ce fétiche bizango, une société secrète haïtienne descendant des esclaves révoltés contre les Français au XVIIIe siècle, très impliquée dans la «fabrication» des zombies. Dans leurs temples, il y a des fétiches de grandes tailles dont le musée du quai Branly possède un exemplaire. Il fait plus d’un mètre de hauteur avec des morceaux de miroir sur la robe pour renvoyer les mauvais sorts…
Au scanner, on s’est rendu compte que ce qui soutenait la statue était une croix en bois, mais aussi de la terre et des cailloux provenant vraisemblablement du lieu d’enfouissement d’une personne importante dont le crâne a été retrouvé fiché dans le montant vertical de la croix. Il s’agissait d’un crâne de femme, une Mambo, une prêtresse vaudou qui, en post-mortem à nos yeux mais toujours vivante pour ses adeptes, continue à agir. Voilà une figure féminine cachée. Une femme de terrain étonnante !»
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