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Forum de Strasbourg: les portraits

Audrey Pulvar, des plateaux aux missions écolos

L'Europe: un esprit de résistancedossier
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Avec son fonds de dotation African Pattern, Audrey Pulvar veut développer l’écologie solidaire en Afrique. Elle participe au débat sur le climat ce samedi à Strasbourg aux côtés de Lena Lazare, Olivier Marchand, Marie Pochon et Pascal Picq.
(Sid Camelot/Denis Carrascosa / Flickr)
par Judith Barbe
publié le 18 mai 2019 à 15h57

On lui avait un temps prêté une candidature pour les élections européennes. Mais Audrey Pulvar est bien loin des ambitions électorales. L’ancienne journaliste se consacre pour l’instant à l’écologie avec son fonds de dotation African Pattern, un organisme qui développe l’écologie solidaire en Afrique.

«L’écologie solidaire est déjà une réalité sur le continent. Nous voulons transformer la débrouillardise en vrai modèle de société.

» Les Africains sont les premières victimes du réchauffement climatique.

Née en Martinique, Audrey Pulvar voit une «Europe nébuleuse» sur l'île, jusqu'à son arrivée en métropole à 14 ans. «Je suis née sur une terre de 1 000 km² entourée d'eau. Se dire que j'allais pouvoir circuler librement, ça donne une ouverture incroyable.» A l'école, elle apprend les dates pionnières. Pendant ses études en journalisme à Paris, elle suit les négociations du traité de Maastricht. Chute du mur de Berlin, passage à la monnaie unique, élargissement de l'Union : toutes les étapes de la construction européenne la réjouissent. Dans sa vie professionnelle, à LCI, France 3 et TV5 Monde, elle couvre les événements, toujours attentive.

La rupture se fait en 2005, après le référendum pour une constitution de l'Europe. Trop libérale pour elle. Son engagement pour l'écologie apparaît en 2017, quand elle prend la tête de la Fondation pour la Nature et pour l'Homme. Elle s'assume désormais activiste. Audrey Pulvar milite pour une Europe plus sociale et plus écologique. Ça va de pair : «Le réchauffement climatique rend plus précaires les plus précaires. C'est donc avant tout un combat pour plus de solidarité.»

L'écologie est partout pour l'ancienne journaliste : agriculture, transport, éducation, immigration, culture. «Aujourd'hui l'Europe est multifracturée, et lutter contre le réchauffement climatique est l'un des seuls grands projets pour la réunifier.» Du local au national, du citoyen à l'État, Audrey Pulvar appelle une réponse à tous les niveaux. «On ne peut pas attendre que les autres agissent avant d'agir. On est au pied du mur.»