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Forum de strasbourg: reportage

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L'Europe: un esprit de résistancedossier
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L'Ososphère, plateforme favorisant l’expression artistique en milieu urbain, proposait samedi 18 mai, en marge du forum Libé, un «Foodlab», sorte de petit-déjeuner «conversatoire» sur le thème de l'Europe.
Delphine Harrer a réalisé durant les débats un «live painting». (Eva Dittmaier)
par Eva Dittmaier et Lukas Beauvière
publié le 18 mai 2019 à 16h51

Parler la bouche pleine ! C'est à cet interdit quasi universel que s'est attaqué le débat matinal organisé samedi à Strasbourg. Le «Foodlab», sorte de «petit-déjeuner conversatoire», a ainsi confronté des points de vue aussi divers que ceux d'un architecte, d'un lycéen, d'un étudiant ou encore d'un artiste réunis autour d'un même sujet: l´Europe.

L'événement a été proposé par «l'Ososphère», plateforme favorisant l'expression artistique en milieu urbain mettant l'accent sur l'art numérique. Cette structure a vu le jour il y a vingt ans. Elle est basée dans le quartier de la Laiterie, où la plupart de ses activités se déroulent. Ce samedi, l'équipe a pourtant décidé de mettre en place ce «Foodlab» dans la grande salle de l'Aubette, une salle municipale en plein centre-ville, afin de mobiliser le plus de monde possible.

Une vieille tradition alsacienne

L’idée vient de loin : les cafés européens dans les grandes villes d’autrefois servaient aux artistes et écrivains pour se rencontrer, même dans les temps troublés de guerre. Ils échangeaient leurs regards sur une Europe qu’ils rêvaient de voir libre et pacifique. Par ailleurs, l´association a décidé de remettre au goût du jour les fameux «Stammtische», sorte de réunion autour d’une table, moment d’échange et de débat assez répandu notamment en Allemagne et en Alsace.

Une matinée qui était aussi l’occasion de réaffirmer «l’esprit européen» présent dans la cité alsacienne, à quelques jours des élections européennes. Autour de plusieurs tables, le chef Olivier Meyer avait préparé un petit-déjeuner continental: charcuterie allemande, «baked beans» anglais, agrumes espagnols, pour bien illustrer la diversité culinaire européenne. Les participants étaient, eux, invités à mélanger ces ingrédients pour créer leur propre plat, original, en découvrant des saveurs inconnues.

Pendant ce temps, l'artiste Delphine Harrer réalisait un «live painting», grand tableau montrant un «Stammtische européen des animaux de ville». L'œuvre est destinée à faire réfléchir aux conséquences de l'impact humain sur la biodiversité. Sinon, nous affirme le tableau, ce sont les animaux eux-mêmes qui devront s'en charger…

Les deux débats de ce début de matinée bien rempli étaient consacrés à de sujets préoccupant l’Ososphère, association qui souhaite investir la question européenne sous l´angle local. Il s’agissait de «L’Europe des villes et des réseaux» et «L’Europe : vis-à-vis et voisinages». A méditer, en reprenant une part de brioche et en écoutant le DJ chargé d’égayer les pauses.