Menu
Libération
Forum de Strasbourg, les portraits

Marie Pochon, l’avocate du climat

L'Europe: un esprit de résistancedossier
Dossiers liés
Coordinatrice générale de l’association Notre Affaire à tous, Marie Pochon fait partie de celles et ceux qui exigent la justice climatique. Samedi 18 mai, à 16 heures à l'Aubette, en compagnie de Lena Lazare, Audrey Pulvar, Olivier Marchand, Pascal Picq, elle compte bien apporter une voix écologique lors du forum sur l’Europe organisé par Libération.
Kulusuk, Greenland (James E. Petts/James Petts / Flickr)
par Macha Menu
publié le 18 mai 2019 à 15h54

Militante. Simplement militante. Parce qu’ajouter un adjectif serait réducteur. Finis les cloisonnements, aujourd’hui les combats écologiques, politiques, juridiques et sociaux se mènent de front pour Marie Pochon. Elle a rejoint l’association Notre Affaire à Tous à l’été 2017.

«J’ai d’abord pu apporter mon aide sur les questions de communication en tant que bénévole»

, raconte la jeune femme de 29 ans. Elle ne tarde pas à trouver ses marques dans cette association composée pour une bonne part de juristes. Car le levier d’action c’est bien le droit.

«On l’utilise pour faire avancer la justice climatique».

Une «justice climatique» pour répondre à l'inaction climatique, celle dont est accusé l'Etat français par une pétition qui a recueilli plus de 2 millions de signatures sur Internet. «Avec d'autres associations, on a lancé la pétition l'Affaire du siècle pour pousser l'État à agir face au changement climatique.»

«Ma prise de conscience est venue naturellement»

Originaire de la Drôme, elle grandit dans une famille d'agriculteurs. «Jusqu'à mes 17 ans, j'ai vécu dans un petit village de 500 habitants», sourit la jeune femme. Sa famille n'est pas particulièrement engagée politiquement. Tout s'enchaîne très vite. Elle commence ses études à Sciences Po Lyon puis se lance dans un Master en relations internationales et études européennes qui lui fera découvrir Nice, Berlin et Istanbul. «En Turquie, j'ai vécu avec des réfugiés syriens. Ma prise de conscience est venue naturellement», assure-t-elle. Les questions de justice sociale, démocratique et environnementale se posent alors pour l'étudiante. Son engagement bascule. Elle s'implique au sein de la Fédération des jeunes verts européens puis d'Alternatiba avant de rejoindre Notre Affaire à Tous.

Depuis janvier, c'est elle qui coordonne l'association qui mène des actions de poids. En témoigne le People's climate case où plusieurs familles ont reçu le soutien de l'association pour porter plainte contre l'Union européenne pour manque d'ambition écologique. Un constat que partagent aussi les jeunes qui se sont mobilisés en masse le 15 mars. «Avant on se battait pour les générations futures, aujourd'hui les jeunes n'ont plus le temps. C'est pour leur vie qu'ils se rassemblent».