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Libération
EDITORIAL

«Homo ecologicus»

Événementsdossier
publié le 10 juillet 2019 à 20h46

En attendant le grand soir dont rêvent les écologistes du «consommer moins» pour vraiment «consommer propre», le texte présenté mercredi en Conseil des ministres par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, est en phase avec le désir croissant exprimé par la société de «consommer plus vert». Interdiction des invendus alimentaires, lutte contre le gaspillage, renforcement et extension de l'écocontribution… L'objectif de ce projet de loi est de réduire l'empreinte écologique des produits et d'améliorer la gestion globale des déchets. Dès la fin de l'été par exemple, les étiquettes de nombreux biens de consommation vont s'enrichir de nouvelles informations : un indice de réparabilité (sur le modèle de l'étiquette énergie déjà apposée sur les appareils électriques et électroniques) et un nouveau pictogramme, celui du Triman, gage de l'investissement des industriels ou producteurs en faveur du tri et du recyclage. Réparer plutôt que changer, produire moins de déchets, valoriser et recycler : la loi pour l'économie circulaire tourne écologiquement rond. Ses réponses, à défaut de solutions, plairont à l'Homo ecologicus, pour qui recycler est désormais une seconde nature. Poubelle verte, poubelle jaune, bac à verre et compost… Une fois triés ses déchets du quotidien, il ne reste (normalement) pas grand-chose dans la poubelle d'un trieur-recycleur consciencieux. Et à défaut d'outil spécifique évaluant les produits de grande consommation - comme pour l'alimentaire, avec l'application Yuka (lire portrait de der) -, on peut donc se réjouir : l'écocitoyen sera mieux armé. Un progrès donc, à condition qu'en bout de chaîne les produits verts soient, avec ou sans bonus-malus, vraiment moins chers.