Sophie Gaugain participera mardi 26 novembre au Forum «L’usine et le territoire» organisé par Libération avec la région Occitanie/Pyrénées Méditerranée.
Être près des gens, près de la réalité; les Régions se sont imposées comme l’acteur majeur du développement économique de la France. Au fil des réformes territoriales et des nouvelles compétences qui leurs ont été attribuées, elles ont su être résilientes et s’adapter aux grandes mutations. Au plus près des besoins, elles apportent soutien financier et conseil en faveur de la création, de l’innovation, de la prise de risque et donc de l’emploi.
La Normandie est le territoire que je connais le mieux pour la parcourir chaque jour. Chacun de nos investissements doit préparer l’avenir et fortifier, voir réparer le quotidien. Si nous devons investir massivement dans l’innovation technologique, dans la recherche, dans la création, la transmission, la reprise d’entreprises, dans la formation et l’orientation des jeunes, il nous faut aussi scruter toutes les opportunités à l’international pour conquérir de nouvelles opportunités économiques.
La Région additionne deux qualités indispensables pour réaliser des investissements pertinents : sa proximité avec le terrain qui lui permet d’épouser le local, et une taille assez conséquente pour comprendre le global. C’est ce cadre qui nous permet de créer de nouveaux fonds d’investissements ou co-investissements autonomes ou participatifs qui nous rendent plus attractifs. Cette stratégie du «penser global, agir local» nous permet de sauver des industries, d’éviter des délocalisations, de maintenir des savoir-faire traditionnels essentiels à toute une filière mais aussi d’expérimenter de nouvelles techniques au bénéfice des agriculteurs et de projets environnementaux. Cette stratégie de politique co-construite et transversale avec les acteurs porte ses fruits et nous permet de trouver la bonne maille d’intervention. En Normandie, nos indicateurs sont souvent au-dessus des moyennes nationales. Et de toute évidence, ce travail démontre notre capacité à fédérer les écosystèmes économiques, créer du lien humain et donner du sens.
Les régions font preuve à la fois d’agilité dans un environnement mondialisé et de respect de l’humain et du vivant. Elles sont capables de mettre en place des stratégies de soutien à l’industrie, d’accompagner leur nécessaire mutation. Elles mettent au centre nos concitoyens dans un aménagement du territoire ou au cœur du nouvel ordre digital du travail, qui a souvent tendance, au niveau national, à trop peu les prendre en compte.
Je suis convaincue que la réflexion que nous avons sur des modalités nouvelles, fondées sur des expérimentations, va encore renforcer l’efficacité de l’action économique des Régions. Pour le vivre et le porter au quotidien dans mes responsabilités régionales aux côtés d’Hervé Morin, je suis persuadée que la décentralisation est non seulement un moteur de la croissance mais aussi le porteur d’un nouveau modèle de développement économique et social. Parce qu’il s’appuie sur les acteurs locaux, qu’il permet de mutualiser directement des expertises et de mettre en œuvre des expérimentations. Parce que tout est connecté : investissements économiques, éducation, formation, environnement, mobilité, santé, logement et pouvoir d’achat sont les bases des libertés locales, de la responsabilité de tous et de chacun, enfin de la conscience citoyenne.