Christophe Meyruey est délégué général de l’UIMM pour l’Occitanie, qui compte 4000 entreprises et 120 000 salariés dans les métiers de la métallurgie. Il décrit les enjeux d’adaptation de cette branche industrielle à l’usine du futur.
Comment se porte l’activité industrielle en Occitanie ?
Pendant longtemps, nous avons été la seule région française qui gagnait des salariés dans l’industrie grâce à l'aéronautique et au spatial dont nous sommes très dépendants. Nous n’avons pas vraiment de problèmes de désindustrialisation ni de réindustrialisation mais d’énormes enjeux pour réussir à maintenir l’activité. Dans les métiers très évolutifs qui sont les nôtres, cela suppose une montée en compétence et donc de gros efforts sur la formation.
Vos métiers ont-ils à ce point changé ?
Avec la digitalisation et la numérisation, les métiers de l’industrie deviennent de plus en plus techniques. Pour pouvoir répondre aux exigences des grands donneurs d’ordres comme Airbus et quelques autres, tout le tissu industriel doit s’adapter. A l’ère de l’Internet des objets et de la robotique, le travail d’un chaudronnier par exemple n’est plus du tout le même qu’hier. D’où l’importance d’un fort accompagnement des PME et des filières d’apprentissage qui se sont mises à niveau.
Il ne suffit plus de livrer des produits, dites-vous, il faut assurer les services qui vont avec...
L’évolution des technologies a un fort impact sur les modèles des entreprises qui de plus en plus se mettent à vendre des services autour de leurs produits. J’ai en tête l’exemple d’un fabricant de portails qui a mis en place toute une série d’applications numériques autour de ses produits. Mais combien sont-ils dans ce cas? C’est la raison pour laquelle on a créé une commission du développement industriel au niveau régional, afin d’aider les entreprises à appréhender toutes ces mutations.
Que faites-vous concrètement ?
Nous soutenons 20 à 30 entreprises par an en apportant une contre-garantie de 100000 à 300000 euros par an à des financements bancaires. Cela signifie que nous les aidons dans la modernisation de leur appareil industriel en les mettant en relation avec des centres de recherche, pour former leurs salariés et en attirer de nouveaux. Nous nous efforçons de diffuser les bonnes pratiques des filières aéronautique et spatiale à d’autres métiers qui sont moins bien organisées pour les aider à monter en gamme.
Un autre atout, c’est l’attractivité de la région qui ne se dément pas. Tous les ans, sur les 50000 personnes qui s’installent dans la région, 20000 recherchent un emploi, ce qui nous aide à combler les déficit de compétences dont nous parlent souvent nos adhérents.