
L’homme qui prononce ces mots est Brice Lefaux, le directeur du zoo de Mulhouse, qui, à 150 ans d’existence, accueille plus de 400 animaux. L’enfant qui murmurait à l’oreille des animaux est devenu un fervent défenseur de leur protection. S’il a quitté le Maine-et-Loire pour s’installer dans le Haut-Rhin en 2010, c’est précisément pour apporter sa pierre à la dynamique de préservation qui est celle du parc depuis le début des années 80. Passé de simple vétérinaire à directeur de zoo, le quadragénaire est aujourd’hui en charge de dix-sept programmes de conservation.
Chaque année, l’homme aux cheveux poivre et sel se rend sur le terrain, du Maroc aux Philippines en passant par l’Inde, pour réfléchir aux solutions concrètes à apporter aux territoires les plus sensibles. En mai dernier, il s’est rendu à Madagascar auprès de l’équipe zoologique locale chargée d’installer des pare-feu pour protéger les lémuriens des feux de forêt.
«Aider les animaux à s'en sortir», voilà tout le sens de la mission de Brice Lefaux. Si lutter contre l'érosion de la biodiversité lui semble aller de soi, c'est parce qu'il est guidé par deux principes : l'empathie et l'optimisme. «L'espèce humaine est à la base empathique. C'est en aidant l'autre qu'on se sent mieux», estime-t-il. Or celui qui a fait sa thèse vétérinaire sur les expressions faciales des singes est très clair : il ne fait «pas de distinction entre l'homme et l'animal».
Au zoo, il veille au bon déroulement des ateliers d’éducation à l’environnement dispensés pour sensibiliser à la cause animale. Une approche qui ne cherche pas à culpabiliser mais à susciter une prise de conscience. «La première chose à faire c’est ouvrir les yeux et voir à quel point c’est beau. À partir de là, on s’est déjà mis dans la position de respecter le vivant». Et donc de réfléchir à l’impact de ses modes de consommation. «Je suis optimiste, je suis sûr qu’on ne peut aller que vers le mieux mais il faut que tout le monde y mette du sien.»