«On finit par penser que les Parisiens ne se parlent qu'entre eux…» Au second étage du vieux bâtiment de briques rouges qui abrite l'administration centrale du centre hospitalier de Valenciennes, Rodolphe Bourret ne cache pas sa perplexité. Pour ne pas dire son incompréhension. La crise de l'hôpital public, le directeur général de l'établissement l'a senti venir. Jusqu'à la lettre de démission collective signée des chefs de service hospitalier et remise à la ministre de la Santé. «Les médecins ne supportent plus d'être les exécutants d'un pouvoir administratif», tranche celui qui en a tiré les conséquences. Quand en septembre Emmanuel Macron a souhaité que «les médecins puissent prendre une part plus active dans les décisions directes des hôpitaux», bientôt relayé par sa ministre de la Santé, Bourret a pensé qu'enfin son établissement allait être mis à l'honneur. Valenciennes n'est-il pas l'exemple type de cette gouvernance voulue par l'exécutif ?
Ici, l’autonomie managériale des médecins n’est pas un vœu pieux. Aucune direction hospitalière en France ne délègue autant de pouvoirs aux pôles de soins (chirurgie, imagerie médicale, urgences, médecine…) dont des médecins assument le pilotage. Lesquels disposent d’un budget propre et d’une totale autonomie de fonctionnement au sein de leur entité : du recrutement des équipes médicales et paramédicales à l’élaboration des plannings, ou aux commandes à passer… Un modèle à rebours de l’organisatio