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En route vers les étoiles...

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Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau spatial... » Si demain l’humanité devait finalement quitter une Terre devenue invivable, vers quelle planète extrasolaire se diriger et comment gérer un périple censé durer plusieurs centaines d’années?
(nasa)
publié le 30 juin 2020 à 15h16

On est en 2500 et tout est fichu. On s’y est pris trop tard… Les tentatives pour sauver la planète Terre ont échoué. Il est temps de se rendre à l’évidence : notre si fragile bille bleue va devenir de plus en plus hostile aux espèces vivantes, jusqu’à ce que l’Homme – pas la plus résistante desdites espèces – n’ait plus aucune chance d’y subsister. Si certains ne sont pas fâchés de laisser l’humanité s’éteindre dans le chaos sur les terres qu’elle a gâchées, un instinct millénaire nous pousse à survivre par tous les moyens. Et si ça ne peut pas être sur Terre, ça sera ailleurs ! Tôt (si les Hommes se tirent une balle dans le pied) ou tard (si on attend que le Soleil commence à nous brûler, dans un ou deux milliards d’années), il faudra lever le camp et se choisir une planète B…

«La Terre est le berceau de l'humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau», écrivait le chercheur russe Constantin Tsiolkovski en 1911. Les êtres humains peuvent bien se dire qu'il est dans leur destin d'émigrer sur une autre planète, s'ils ont trop honte d'avouer que c'est une nécessité absolue causée par leur inconséquence. Dans tous les cas, le travail de préparation a déjà commencé.

Planète B

Dans l’imaginaire d’abord – on ne compte pas les séries, les films et les livres de science-fiction qui imaginent l’Homme conquérir Mars, si besoin en la terraformant pour la rendre habitable. Dans sa Trilogie martienne, Kim Stanley Robinson essaye d’en imaginer les étapes avec rigueur : création d’une atmosphère, d’océans, développement des plantes…

La complexité de la terraformation est peut-être insurmontable. Ne vaut-il pas mieux chercher une planète déjà prête à nous accueillir ? Ce n’est pas parce qu’on ne l’a pas encore découverte en 2020 qu’elle n’existe pas ! Parmi la myriade d’astres qui peuplent notre galaxie, statistiquement, il doit bien y en avoir une ou deux compatibles avec l’être humain…

On pourrait les compter à la manière de l'astronome américain Frank Drake. Sa fameuse équation de 1961 fonctionnait ainsi : «Soit R le nombre d'étoiles qui se forment chaque année dans notre galaxie.» Parmi elles, une fraction possède des planètes. Parmi ces planètes, une fraction peut accueillir la vie. Parmi elles, une fraction a effectivement accueilli la vie. Et parmi elles, la vie intelligente. Etc. etc.

Drake s’était mis en tête d’estimer scientifiquement le nombre de civilisations extraterrestres avancées que l’on pourrait tenter de contacter. Mais pour faire émigrer l’humanité, on n’en demande pas tant : il suffit de s’arrêter aux planètes «habitables» ! Une atmosphère pour réguler la température, un champ magnétique pour nous protéger des rayonnements des étoiles, de l’eau liquide en abondance, et roule ! On n’a plus qu’à faire nos valises… et le voyage.