Parfois, le ressenti de chacun donne la bonne mesure des choses. Le plaisir de marcher au frais sous les ramures, comparé à l’épreuve d’arpenter un trottoir en plein cagnard, ne relève certes pas de l’expérience de laboratoire. Mais ce moment de bien-être permet de comprendre que pour lutter contre les canicules appelées à se multiplier sous l’effet du changement climatique, il va falloir de la verdure. Alors que nombre de villes françaises et européennes ont franchi jeudi la barre des 40 degrés, il paraît clair qu’à défaut de pouvoir arrêter la montée des températures, on va devoir s’adapter pour s’en protéger.
Des «forêts urbaines» pour la fraîcheur
Longtemps considéré comme une lubie d'écolos, le verdissement des villes est devenu un sujet sérieux. Les scientifiques modélisent les baisses de température que l'on peut attendre de la présence des arbres, si possible regroupés en bosquets, en «forêts urbaines». Le concept, mis au point par le paysagiste Michel Desvignes, a fait ricaner quand la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé qu'elle comptait l'appliquer sur le parvis de l'hôtel de ville. Mais Desvignes défend «cette typologie de paysage miniature» qu'il a mise en œuvre à Tokyo dans un quartier de tours de bureaux. «Dans cette ville où il fait autrement plus chaud qu'à Paris, la constellation de jardins de poche et de petites forêts de ce quartier très dense donne un confort de fraîcheur très important», explique-t-il dans une interview au Monde.
Retour à la terre pour les sols
Un peu de physique. Quand il pleut, l'eau ruisselle dans le sol, nourrit les racines des plantes et remonte lors de la bien nommée «fraîche» sous forme d'humidité. En ville, rien de tout cela. L'eau s'écoule sur le bitume, part dans les égouts et, en cas d'orage, se déverse dans de vastes bassins collecteurs en béton. Paris est ainsi une ville «imperméable». Mais ce n'est pas le seul espace français dans ce cas....