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Culture du goût

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A Marseille, le chef italien Massimo Bottura illumine un festival des cuisines ambitieux.
Massimo Bottura
publié le 14 septembre 2013 à 17h54

La cuisine est certes à la mode audiovisuelle mais le passage au live reste encore un exercice fort périlleux. S'imaginer qu'il suffit de mettre quelques producteurs de bio pour faire un marché qui ait du sens, des spectacles à fortes connotations culinaires, des chefs, des vignerons, de la musique, et coller tout ça sous une étiquette festival pour surfer sur la vague tendance de la cuisine pour tous, est bien souvent illusoire.

Depuis jeudi, et encore jusqu’à dimanche soir, Marseille s’est pourtant donné cette ambition avec la manifestation Cuisines en friche à la Friche la Belle de mai. L’ambition est grande, sûrement trop pour une première édition qui doit trouver d’un seul coup un large public, mais quand même. L’initiative se doit d’être saluée pour ce qu’elle ouvre comme pistes, pour l’exploration d’un continent culturel immense qui, à Marseille plus qu’ailleurs, a du mal à exister collectivement. Que les vendeurs maghrébins du Marché de Noailles côtoient les artisans pour clientèle bobo au sein d’un même Grand Marché est en soi une très grande réussite. Que les ateliers K-Nuts fassent le plein de minots de tous les quartiers pour fabriquer leurs barres de céréales est un signe encourageant, la nourriture fédère, dégomme des barrières, surtout les mentales.

Côté chef et performance, celle de ce week-end par l’immense triplement étoilé Massimo Bottura est un modèle du genre. Le chef italien de l’Osteria Francescana à Modène a su répondre à toutes les contraintes