C'est la rentrée, qu'est ce qu'on boit? Tout dépend si l'on veut prolonger les vacances ou rompre avec le charme délicieux du sable entre les orteils, du resto hors de prix, des enfants braillards en se disant c'est fini, on passe à autre chose. Si on choisit la rupture, voici un cocktail diabolique qu'aucun bar ne vous aura jamais servi, même si vous avez hanté, tel un spectre assoiffé, les lieux les plus branchés. La recette, je l'ai trouvée en relisant un vieux James Crumley épatant, le Canard siffleur mexicain (Folio). C'est le Dead Solid Perfect Martini qui a été peaufiné par des potes de l'auteur (RIP), à Austin: «Un verre glacé, un frémissement de vermouth, un soupçon de jus d'olives, une larme de jalapeño [piment rouge qui tire son nom de la ville de Jalapa, au Mexique, ndlr], un petit oignon à cocktail et une généreuse rincée de gin sur les glaçons jusqu'à ce qu'il y ait de la fumée dans l'air humide». Efficace et direct comme un gnon de Crumley quand il se fritait du côté de Missoula (Montana).
À l’opposé, si vous la jouez un peu gentleman snob, les whiskies Glenrothes sont un idéal. Ce sont les Rolls Royce des single malts: longs et épicés en bouche comme la finale d’un solo de Coltrane grâce à une distillation lente. Chers? Oui, les millésimes 1978 et 1988. Mais le 1995 est à 75 euros et le 1998, à 60 euros. Et, très chic, on peut marier ces single malts écossais avec des fromages anglais, comme le Cheddar, le fromage le plus consommé da