La première émotion de vin de Florent Brannens date de l’adolescence. Un verre de pomerol, une grande bouteille, peut-être un Pétrus, le domaine lui échappe. Une certitude: c’était exactement le genre de vin qu’il ne boit plus aujourd’hui. À 41 ans, ce violoniste professionnel a ouvert, avec ses deux amis Alain Muzzi et Julien Chiche, Simone, une cave parisienne spécialisée dans le vin nature. Une notion dont la définition varie selon les vignerons (en général: aucune intervention chimique sur les vignes et/ou pendant la vinification). Leur point commun: une opposition farouche aux grands domaines capables de reproduire, année après année, le même pinard.
«Le vin nature, c'est le symbole de la diversité, s'enthousiasme Florent Brannens. Les ferments travaillent, il y a de l'action dans la bouteille!» Sa cave compte environ 130 références venant de 70 producteurs. «On collabore avec de plus en plus de vignerons car les récoltes sont aléatoires. En 2012, un de nos viticulteurs favoris du Loir-et-Cher, Olivier Lemasson, a perdu 65 % de sa production à cause du mildiou et du mauvais temps. Et 2013 ne s'annonce guère prometteur…»
Florent Brannens se défend de faire du prosélytisme: «Il ne s'agit que de mon goût, on n'est pas en train de dire mort aux vaches!» (ou à d'autres animaux comme un Mouton Rothschild ou un Cheval Blanc). Mais vu le charme de son enseigne, il n'aura pas de mal à convaincre ses clients des