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Plein le buffet grâce au placard

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Tu mitonnes ! Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui exercice d’imagination avec les moyens du bord.
(Photo Rabi/ Flickr)
publié le 6 novembre 2013 à 19h26

Il n’y a pas que des amants dans les placards. Il y a aussi des provisions de bouche, ce qui est autrement plus réjouissant, car les romances aux fourneaux sont moins périssables que les passions dans les alcôves. S’il ne fallait garder qu’une poignée de bonnes raisons pour cuisiner, l’éloge du placard en serait une. D’abord parce qu’on y débusque des pépites oubliées de nos virées buissonnières, des rescapés de la DLUO (date limite d’utilisation optimale), des piliers de nos ratas de vieux garçon, des Ocni (objets comestibles non identifiés), égarés de la planète des frères Tang (supermarchés chinois) ou de Marks & Spencers. On a tous pris d’assaut un placard de cuisine un soir où l’on venait d’user nos crocs de faim sur un zinc houblonné. Le ventre en disette, le bec en famine, il nous est arrivé de tomber en pâmoison devant la boîte de concentré de tomates, le chutney à la mangue, les sardines à l’huile, les crozets de Savoie, le kimchi au chou chinois, les nouilles soba au sarrasin, les lentilles vertes du Puy, les biscuits roses de Reims et le bœuf en gelée.

Ça, c’était les soirs de quinzaine ou de braquos chez notre vieille, avec gueuleton à tous les étages du placard et coup de rouquin sur le carreau de la cave. Mais faut bien l’avouer, on en a connu aussi des buffets dans la dèche. Désert comme la porte de Pantin un soir de Toussaint. Au mieux, vous y croisez une boîte de choucroute garnie qui tapine entre un bocal de cornichons délavés et un tube de harissa du Ca