Elles sont si accablantes nos factures de gaz et d’électricité que l’on peut se poser cette question: comment faisaient nos ancêtres pour ne pas se transformer en glaçons quand le chauffage central et le radiateur n’existaient pas? En Angleterre, la bourgeoisie, petite et moyenne –les bobos de l’époque–, avait l’habitude de se réchauffer sur le coup des onze heures –car elle se levait tôt– en prenant une pâtisserie, accompagnée d’un verre de porto, ou mieux, de madère. En général, c’était la génoise qui avait la préférence des sujets de Sa Gracieuse Majesté, curieuse coïncidence ou pas car ce sont justement les Génois qui ont découvert l’archipel de Madère.
En fait, si le vin de Madère et les portos ont supplanté au XVIII-XIXe siècle l’absinthe et le gin, c’est parce que ces derniers n’étaient plus fréquentables, taxés à mort, et suspectés, quand ils étaient de basse qualité, de rendre aveugle. Un mot sur le Madère qui doit sa naissance aux bons hasards de la navigation. Les bateaux anglais qui partaient vers l’Inde, ne voulant pas voguer à vide, emportaient des tonneaux de vin qui, soumis à un séjour meurtrier de quelque 40 jours en cale, avec des températures extrêmes, finissaient par «madériser». Aujourd’hui, on devrait, tant que les frimas ne sont pas là, tenter l’expérience d’un petit-déjeuner sans radiateur mais avec de la génoise et du vieux madère (15 ans minimum).
Par exemple: un Barbeito Frasqueira (importateur: Vins du monde). On a l’impression que le paradis terres